A l’occasion de l’année France-Russie et du centenaire de la mort de Léon Tolstoï, les éditions Points font honneur à l’âme slave sous toutes ses facettes : à la gravité légendaire d’un Tolstoï répondent le grinçant humour d’un Kourkov ou d’un Ikonnikov et la verve sans relâche d’un Soljenitsyne ou d’un Fédorovski. Six titres indispensables pour s’initier aux passions littéraires d’un peuple aux fascinants excès.
Le Roman de l’âme slave, Vladimir Fédorovski
Le Roman de l’âme slave nous entraîne dans un fascinant voyage à la rencontre de la culture russe. On revit la splendeur des Ballets russes et les relations complexes entre Diaghilev et Nijinski, les tribulations de Lénine à Paris et les derniers jours du tsar Nicolas II. À travers cette série de portraits, nous sont dévoilées des facettes étonnantes et méconnues de l’âme slave.
Vladimir Fédorovski |
La Guerre et la Paix, Léon Tolstoï
De son vivant, Tolstoï a publié six versions de La Guerre et la Paix. Traduite pour la première fois en français en 2002, cette quatrième version du chef-d’œuvre est indéniablement la plus romanesque : plus vif et plus enlevé, le récit y est traversé d’un souffle exceptionnel. Pour les initiés comme pour ceux que la version la plus longue intimide, cette édition permet de découvrir sous un angle inattendu la fresque mythique des Bolkonski, des Rostov et des Bézoukhov : trois lignées d’aristocrates dont les destins seront bouleversés par les guerres napoléoniennes.
Léon Tolstoï |
Une année dans la vie de Tolstoï, Jay Parini
En 1910, suite à la publication de Guerre et Paix et d'Anna Karénine, Léon Tolstoï est devenu l'écrivain le plus célèbre au monde. Pourtant, au sommet de sa gloire, il prend la fuite et disparaît. Sa femme Sofia en est convaincue : Tchertkov, le disciple de son mari, l’a poussé à la déshériter – elle qui a recopié six fois Guerre et Paix pour lui ! Tandis que ses proches s’affrontent pour son héritage, Tolstoï entame son dernier voyage.
Jay Parini |
La Musique d’une vie, Andreï Makine
Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les années de terreur. Promesse d’oubli, de célébrité future, de nouvelles rencontres parmi la jeunesse dorée de la capitale… Or, ce concert n’aura pas lieu. La vie d’Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l’amour sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité des vaincus. Car ce “ roman-destin ” est d’abord un éloge de l’indomptable force de l’esprit, de la résistance intérieure. Et c’est aussi une histoire pleine d’un charme profond, qu’on lira et qu’on relira, un vrai joyau.
Andréï Makine |
Les Pingouins n’ont jamais froid, Andreï Kourkov
Victor, de retour d'Antarctique, n'a qu'une idée en tête : retrouver son pingouin Micha, qui a atterri dans le zoo personnel d'un richissime Moscovite. Victor parcourt l'Ukraine et la Russie et s'aventure jusque dans les plus sombres recoins de la Tchétchénie. En funambule virtuose, Kourkov sillonne le gouffre qui sépare le rire du drame avec une aisance incomparable.
Andreï Kourkov
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Dernières nouvelles du bourbier, Alexandre Ikonnikov
« En fait, la prétendue âme russe se réduit à quatre composantes : la croix russe, la langue, la vodka et le bonheur dans la souffrance. » Une mutinerie dans une colonie pénitentiaire, un paysan qui achète une machine à laver sans penser à l’évacuation d’eau, la visite présidentielle d’une province qui prospère aux dépens du bien public, l’histoire de cet appelé oublié dans la steppe par son unité militaire : Alexandre Ikonnikov porte sur ses compatriotes un regard aigu. Loin de Moscou, il nous fait pénétrer dans un monde archaïque, retourné à une forme de communion à la fois corporelle et spirituelle. Un portrait de la Russie actuelle à travers des histoires représentatives.
Alexandre Ikonnikov
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Image: A clear winter day, Nikolaj Nikanorowitsch Dubowskoj, 1907